jeudi 22 septembre 2022
Converge - (2006) No Heroes
mardi 20 septembre 2022
Wet Leg - (2022) Wet Leg
Melvins - (1987) Gluey Porch Treatments
samedi 17 septembre 2022
Satyricon - (1994) The Shadowthrone
mardi 13 septembre 2022
The WRS - (2020) The WRS
J’en viens à ce trio de Namur, The WRS , qui sévissent dans vos locaux, arrières salles et cafetard défraîchis avec leur surf rock efficace. Après un LP “Live At Rockerill” (plus Made In Belgium, tu meurs), ils entrent dans un studio, ou du moins un local avec des micros, et lâchent la bête : leur premier effort auto-titré, histoire de faire le tour de la question.
Avec l’entraînant Spit, on se remémore un peu les Who des débuts alors que le rock’n’roll n’est pas oublié sur 3’s For Lala et ce long solo guitare halluciné.
Les réverbes dans tous les sens, le rythme effréné, les saturations et une prod de caves donnent une tonalité très garage à l’ensemble du disque.
De décors en décors, on porte l’oreille sur Byzance, plus ambiant et posé qui nous envoûte de ses consonances moyen-orientales, son crescendo et son final épique, voir furieux.
On part faire un tour sur les mélodies imparables At The Bottom Of The Sea, et il s’y en passe des choses, avant un voyage à pied, au plancher, et le heavy et saturé NIBY (Nobody Is Perfect But You).
Inavouable clôture le débat en le résumant : ses voix perchées, hurlées, sa rythmique plombée, ses guitares médusés et sa prod bien garage pour une approche punk mais bon-enfant.
C’est un peu comme cette pochette : un plaisir simple. Grande écriture ? Dieu, non. Un feeling ? Que du feeling. Du fun ? Bon dieu, ouai !
Vianney - (2014) Idées Blanches
Soutenue par Isabelle Vaudey, qui deviendra sa manager, l’auteur-compositeur voit son premier single, "Pas Là", prendre un essor populaire assez étonnant. Apprécié des jeunes avec ses textes astucieux mais simples, il est une énigme à résoudre : hoax ou graine de talent ?
Puisqu’on bat le fer tant qu’il est chaud, il tente l’exercice de longue haleine et boucle un premier LP, sujet de cette humble étude.
Dès le joli et légèrement reggae "Aux Débutants de l’Amour", la première influence majeure se fait entendre, Georges Brassens : un style d’écriture décontracté mais authentique, ce phrasé clair et se jouant des syllabes. L’inspiration (ou l’hommage ?) se poursuit tout le long de la galette mais saute encore bien plus aux oreilles sur le délicat et réussi "Notre-Dame-Des-Oiseaux" (en hommage à son école d’enfance) ou il y articule les mots et roule ses “r” comme l'aurait fait l’éminent héraultais. Mais bien d’autres noms peuvent prétendre faire partie des forces impulsives (de l’arrière-garde ou de la nouvelle scène).
L’album met du temps à se mettre en route avec plusieurs morceaux simples, certes bien réalisés, aux paroles adroites et prometteuses, mais assez oubliables, faciles ("Tu Le Sais" ; "Chanson d’Hiver", inoffensive ; "On Est Bien Comme C"a, qui sonne définitivement comme un générique de série France Télévision).
Le tube révélateur sus-cité ("Pas Là") aux arrangements sympas, violons accrocheurs, couplets efficaces et refrain gaga qui s’infiltre dans la mémoire vive (de manière presque agaçante) ne manque bien sûr pas à l’appel.
Ce titre, à l’image de l’album, est très produit, pas toujours subtilement, peinturluré comme un camion volé.
En outre, les morceaux souffrent de quelques imprécisions de jeunesse et manquent de patte : ce "Labello", aux jolies lignes mélodiques mais au refrain naïf ou "Mon Étoile" à l'interprétation forcée.
A contrario, des titres comme "Je Te Déteste" (et ses changements de tempos intélligents) ou Veronica (son intro sifflée ingénieuse et ses mélodies vocales intouchables) élèvent le niveau avec des compositions fines, entraînantes, et des textes accrocheurs. Le guitariste-chanteur y dévoile un peu de son avenir, y démontre un style plus typé et semble s’aiguiser au fil des minutes. Même constat pour l’original "Les Gens Sont Méchants" aux aires vraiment réussies et son pont final qui met d’accord. "Tout Seul" et ses accords entêtants aurait pu figurer sur la fournée auto-titrée suivante.
Voici donc un premier album loin d’être mauvais mais encore trop fragile, démontrant un vrai talent inné de composition brut mais dont l'expérience doit encore en sculpter les formes et les contours. L’écriture est déjà plaisante et pose des bases saines.
Les idées sont là, l’envie pour sûr, mais il manque un savoir faire, comme l’indique ces refrains souvent translucides.
La version augmentée offre la possibilité de jeter une oreille sur la reprise heureuse de "Lean On" de Major Lazer. Car le garçon démontrera qu’il a le nez creux pour faire des reprises inspirées.
B-
(tous les gens ne sont pas méchants)
dimanche 11 septembre 2022
Slipknot - (2008) All Hope Is Gone
Il y a, à priori, des albums pour lesquels on doit accorder plus de temps. Non pas à cause de la nature intrinsèque du disque, ce n’est pas toujours par complexité et austérité, mais à cause de notre oreille fatiguée, inattentive ou tout simplement non avertie. C’est un peu le cas de All Hope Is Gone que je n’ai pour ainsi dire jamais touché pendant plusieurs années avant de, au hasard d’une playlist sur un service de streaming bien connu, replonger le nez dedans et me demander ce qui avait bien pu se passer.
Premier constat à l’écoute, le groupe s’y emploie à montrer leur visage le plus heavy, en prenant un parti-pris moins violent et plus mélodique, plus "chansons" (toute proportion gardée). Bien qu'ils y sont déjà revenu, dans une moindre mesure, sur l'exercice précédent, notons un plus grand nombre de solos guitares (tout en feeling, sans trop de démonstration). Après les escapades aventureuses sur The Subliminal Verses, le groupe a pris goût pour prendre son temps et laisser souffler leurs pièces.
Là où Slipknot s’est toujours affiché sans réelle influence majeure (sauf sur le premier auto-produit et ses influences Mike Patton-ienne), je trouve qu’il est difficile de ne pas entendre l’empreinte de Pantera sur ce disque, pour son côté heavy mais sans concession mais surtout son chant plus hardcore mais sensible. J'appellerai à la barre Gehenna, balade lourde, embrumée, avec son chant qui monte dans les aigus, atypique de Corey Taylor ou du groupe. Je ne peux m'empêcher de penser à des titres tel This Love ou Cemetary Gates, à la fois menaçants et poétiques. Joey Jordison n’en fait pas trop et y reste très juste (il ne sait toujours pas s’arrêter mais reste juste). C’est un point (selon moi positif) récurrent sur l’ensemble de la galette.
Pour mieux illustrer mon propos, outre cette réussite, notons deux autres balades. Snuff, balade rock aux guitares electro-acoustiques, qui renvoie un peu (un peu) à Vermillion Pt. 2, en moins dépouillé et plus grandiose, plus Stone Sour, où le batteur se refrène de toute velléité. Ou le très heavy-FM Dead Memories, très beau morceau, lourd, où l’homme au masque kabuki s'y donne à cœur joie mais ponctue le titre d’un aspect death metal qui contraste avec succès son penchant mélodique.
Les 9 savent toujours écrire des hits metal et ne s’en privent pas avec l’excellent Sulfur et son refrain diablement entêtant ou Psychosocial, un des plus grands succès populaires du groupe, dans lequel ils ont savoureusement bien mis tout en place pour que ça tape du talon. Le morceau d’ouverture, dans la pure tradition des (sic), Sarcastrophic ou autre Slipknot, écume ses plans impétieux avec une maîtrise qui renvoie ses homologues au rang d’épisodes sympas.
Mais il savent encore écrire des choses inédites également, dont ce remarquable Butcher’s Hook, construit presque uniquement sur des contre-temps, ce qui n’est pas sans rappeler la djent en vogue, mené par un refrain nu-metal des débuts du groupes.
Le sardonique This Cold Black sort également du lot avec cette course-poursuite entre les cordes, fûts, groupe et auditeurs, une cavalcade qui m'evoquerait une version extrême et sombre du Surrender d’Elvis Prestley... (ndr : fuck me, right ?)
Dans le mois bon, parlons de Vendetta, très bien écrit pour le live, avec ses changements de tempos et d’ambiances, mais qu’on ne retiendra pas. Wherein Lies Continue et sa belle mélodie vocale, la pièce la plus heavy metal 80’s des familles, souffre de convenance. Rien de honteux à signaler.
L’épilogue éponyme, death metal et rapide à souhait, refrain ample et puissant, vient mettre un point final à une œuvre qui n’aura définitivement pas plus à tous. Certes, le son de la bande masquée est un peu oublié mais la sincérité est palpable. J'aime à envisager ce disque comme une parenthèse plus posée et mélodique, plus nuancé, qui sera quand même l’occasion pour le groupe de livrer des prestations live plus polychromiques. Le niveau d’écritures est très bon et la somme totale de réussites plaide largement en la faveur de cette offrande. Et ne venez pas me parler d’album commercial, ça ne sera jamais un argument recevable.
A-
(vous qui entrez ici, n'abandonnez pas tout espoir)
vendredi 9 septembre 2022
Satyricon - (1994) Dark Medieval Times
La nuit s'épaissit, la rumeur des machines et des âmes se profilent au loin, gonflent. Un violon strident, annonciateur, suit une ritournelle infernale avant de s'évanouir dans un mur de saturation. Une voix d’outre-tombe, d’outre-temps, le déchire dans une longue complainte. Les orgues (de chez Yamaha) laissent place à quelques obscurs arpèges de guitare mais le mur dévastateur les rattrape. L’album à commencé depuis 3 minutes et le scénario du premier titre, Walk the Path Of Sorrow, n’en est pas à sa moitié. Ce titre cinématographique, captivant, étale ses mille-et-une idées et un sens de l’écriture raffiné. Les riffs sont autant de mélodies et les claviers ornementent les titres sans leur piquer la vedette, leur donnant une infinité de nuances de gris.
Comme sur l’épique morceau-éponyme, au nom adéquat, les norvégiens arrivent à dégager, sur plusieurs morceaux, une consonance… médiévale. Pas uniquement via cette mélodie hors du temps à la flûte mais également dans ses moments les plus black-métalleux.
La production est absolument dégueulasse mais parfaitement assumée, dans cette vision esthétique propre au black metal de l’époque (ce grésillement, ce n’est pas votre baffle).
Après le rock et ingénieux Skyggedans, Min Hyllest Til Vinterland propose une longue et magnifique pièce de néo-folk qui aurait pu inspirer leur compatriote Vàli.
Le très heavy et black metal Into The Mighty Forest annonce un peu le black’n’roll à venir avec ses riffs gras et volcaniques.
On est si peu dans la démonstration que le groupe à tout le temps de construire ses ambiances et ses compositions alambiquées. Je prends pour témoin le très sympho The Dark Castle In The Deep Forest et ses relents sombres, embrumés, voire horrifiques (qui aurait pu influencer un certain Cradle Of Filth).
Taakeslottet enchaîne les plans furieux et pondéreux sans relâche pour finir sur un moment presque ethereal avant de disparaître dans le néant (ce fondu tout moisi mais, ô combien efficace).
Et merde, c’est déjà fini.
Un grand album de black symphonique ? Non, c’est bien plus que ça. C’est un mélange de tous les genres et tous les adjectifs tirés par les cheveux que je viens d'énoncer sur trente lignes. Un album au son unis, avec ces claviers en toile de fond, mais à la structure protéiforme, dont la production surannée (et la pochette craignosse) le dessert aujourd’hui. Un pur produit de son époque, un black metal païen des premières heures (dans la trempe des Burzum ou Stormblast de Dimmu Borgir, parmi les plus connus). Un premier album qui en impose de par sa maturité, dévoilant tout l’éclectisme et le refus du duo de faire du surplace. Un grand album de metal.
A
(et plein de paint-corpse dégoulinant)
jeudi 8 septembre 2022
Stromae - (2022) Multitude
La fête à la déprime continue avec la triplette La Solassitude (ses basses sous-marines), l’excellent et engagé Fils De Joie (une interprétation aboutie et des textes au top soutenant une boucle de violon entraînante mais mélancolique) et le tube L’Enfer.
Ce dernier représente parfaitement l’approche musicale et de production de cette galette, plus épurés que Racine Carré, tout aussi inventive, mais d’une habileté d'exécution de très haute gamme. L’auteur-compositeur ne se sent plus dans l’obligation de nous faire danser pour nous charmer et écrit ce qu’il ressent, dont ce texte très personnel, sensible. Un morceau simple mais qui sonne comme il doit.
En hommage à celui-ci, qui le comble de joie, Paul écrit C’est Que Du Bonheur, pour son fils, pour lui expliquer toutes les misères d’avoir un enfant. Reviens gamin, c’était pour jouer, surtout que ça n’invente vraiment pas le lait en poudre mais c’est sacrément bien écrit.
Ce jonglage entre instruments traditionnels du monde et l'électro-pop d’aujourd’hui restent la marque de fabrique de l’artiste, comme sur Pas Vraiment, sa mélodie imparable au ney turque et son phrasé savant en contre-temps.
Plus loin, Mon Amour, petite balade inoffensive au ukulélé parle des déboires de l’adultère sur une mélodie indécollable (ce contraste musique/texte nous ramène à Moules Frites sur l’opus précédent). On clôt ce nouveau chapitre de l’artiste avec l'étonnant diptyque Mauvaise Journée / Bonne journée. Le premier au consonance latino revient sur le thème de la dépression : un titre sombre, chanté avec émotion. Mais la lumière et l'espoir s'aperçoivent au bout du scion, sur Bonne Journée, miroir musical et thématique de la moins bonne, qui prouve, encore une fois, que tout est une question de perspective. Un mouve astucieux et réussi.
Je ne sais pas ce qu’on pouvait attendre après neuf ans mais un album honnête et plus personnel me convient très bien. Court, le bas blesse quand il faut compter les compos en deçà, Riez ou Déclaration, mais le sens de la mélodie et la production aux petits oignons en font, en fait, des moments plus que sympathiques. Qu’y-a-t-il à jeter sur cet album ? Rien, sincèrement. Qu’est-ce qu’il y a à porter au nue ? Un peu de tout, pas grand chose. Un retour en grâce, moins varié que le précédent, plus maîtrisé, moins fédérateur, plus personnel. Encore une fois, tout est une question de perspective.
A-
(plutôt côté Bonne Journée)
mercredi 7 septembre 2022
Converge - (2004) You Fail Me
mardi 6 septembre 2022
Stromae - (2013) Racine Carrée
En 3 ans, on avait un peu oublié le Bruxellois. Après le succès phénoménal d’Alors On Danse, le premier album devait confirmer les espoirs que la Belgique plaçait en son nouveau poulain. Ce fut un résultat en demi-teinte, dans lequel les médias semblaient trouver tout ça réellement fantastique alors que côté public, il fallait trouver quelqu’un qui avait réellement écouté cet album complet. Même parmi les singles, seul Te Quiero semblait avoir retenu l’attention. Les mois passent et on se rappelle surtout de ce morceau du Hit Connection 2010 qui avait si bien accompagné le mois morose de la rentrée.
Mais avec la sortie de ce second album, le Maestro a trouvé les mots (justes) et les sons (variés).
Dès Ta Fête (assez hymne rock dans l’idée) et ce pour l’ensemble de l’album, le volume de la production, aux reliefs multiples, saute aux oreilles. Sans l’ombre d’un doute, l’artiste à pris de la bouteille et utilise bien mieux ses outils, qui ne sont plus des jouets.
Au niveau de l’écriture, le jeune homme a également acquis en maîtrise, avec des titres à tiroirs aux mélodies inventives, qui se superposent, parfois dans un même morceau, se jouant des contrepoint.
En témoigne Papaoutai, imparable, avec son texte piquant mais universel et son interprétation solide. L’ensemble de la production bénéficie d’un niveau de chant et d'interprétation bien supérieure, en tout point, à ce que proposait Cheese.
Pour faciliter la comparaison, le dance Bâtard ressemble étonnamment à un titre du premier opus mais avec tout le savoir-faire acquis par l'expérience. Bluffant.
Un autre point fort sont les ponts, les relais et le liant qu’il arrive à créer entre les cultures. Il n’hésite pas à ajouter un quelque chose de rumba, d’afro ou de cubain à des titres comme Ave Cesaria (ces claquements de mains, son accordéons et ses chœurs ! un morceau plein de spleen et d’idées), Tous les mêmes (un grand tube au cuivres déhanchants et au texte réfléchis) ou Humain A l’Eau (hommage anti-raciste revendicateur à son Afrique natale sur des rythmiques syncopées).
Parmi les autres réussites, parlons un peu de ce Moules Frites, petite comptine dansante au sujet grave (le sida) ou encore de cet épatant Carmen. Vous ne vous trompez pas, il s’agit bien de l'œuvre de Bizet, l’air L’Amour Est Un Oiseau Rebelle en particulier. Là où nombre d'artistes se contentent de sampler ou recopier une section (salut les Verves), seul le motif et quelques mots sont repris, mais reconfigurés dans un mix electro-pop au lyrics savamment bien écrite (avec l’aide du camarade Orelsan). On ne peut que reconnaître instantanément l'œuvre au quelle l’hommage est rendue mais sans que celle-ci soit spoliée (notez un clip magnifique, en animation, qui illustrera si habilement qu’il sera bien difficile d’ôter les mots des images pour toutes écoutes ultérieures).
Ajoutons Quand c’est, ses nappes de clavier sombres et ses sons glitch, qui jonglent avec les frontières des genres, entre balade electro-pop, IDM et tip-hop.
L’album fini sur Merci, un instrumental hautement aboutit au piano mélancolique et aux chœurs d’une tristesse burinante mais rehaussé par l’ambiançant AVF (Allez Vous Faire…), avec les potosses Maitre Gims (qui est en forme et fournit une contribution similaire à ce qu’il faisait chez Sexion D’Assaut) et Orelsan (pareil à lui même, ce qui est meilleur que la plupart des autres). Un morceau qui ne vole pas bien haut mais qui reste d’une efficacité entêtante.
Tout ça pour dire qu’avec ce nouveau longue durée, Stromae a sauté des échelons et des échelles. Peu de choses sont à jeter (peut-être le morceau Sommeil, quelconque, et quelques mots moins sentis), la diversité est de rigueur et le niveau d'exécution général a pris en galons. La suite sera attendue au tournant : il faudra faire aussi bien que cet album abouti, accrocheur et fédérateur.
A-
(et AVF...)
Slipknot - (2001) Iowa
samedi 3 septembre 2022
~X Nine Inch Nails - (2007/11) Y34RZ3R0R3M1X3D (Year Zero Remixed)
Reznor est en fin de contrat avec son label Interscope et ne rêve que de liberté. Problème : sur papier, il lui reste un album à fournir et comme il a plutôt envie de les envoyer chier, il ne se prend pas trop la tête. Il invite des connaissances, des producteurs et autres remixeurs professionnels à travailler sur les morceaux de son dernier opus, Year Zero, d’en faire une compil et de balancer l’os au producteurs morfals. La démarche est forcée, la conviction abonnée absente. L’espoir reste que ce perfectionniste rechignerait à offrir un torchon au peuple juste par intérêt et qu’il prendrait le projet, si le bras le corps est impossible, du bout des doigts.
Premier constat, aucun doublon dans les titres retravaillés (sur la version CD, celle de référence pour cette chronique) contrairement aux albums de remix précédents. Un bon point car nous avions eux nos doses de Starfuckers, Inc. ou autre Mr. Self Destruct.
La liste des intervenants est presque aussi longue que celle des morceaux présents sur la galette (12 pour 14 morceaux) ce qui devrait assurer une certaine diversité dans les mets.
Saul Williams, le protégé de Trent (pour qui il produit le LP Niggy Stardust) fournit l’entrée avec une version de Hyperpower!, qui n’a pas été retouché d’un son, mais sur lequel l'intéressé badigeonne son flow avec la justesse qu’on lui connaît. Bien que la démarche semble simpliste, le résultat est très énergique et péchu. Plus loins, sa remix de Survivalism, trip-hop glitch propose un vrai re-travail et un résultat efficace voire carrément entêtant. Très bien.
Modwheelmood, le side-project du claviériste live du groupe (Alessandro Cortini), a le coup de main et livre quant à lui une remix vraiment intéressante du monument Great Destroyer en ne se basant que sur son aspect mélodique et une approche etherreal du plus bluffant effet.
Arrive alors une curiosité. A l’époque de la sortie de ce disque, le site officiel de NIN était devenu un temple tentaculaire pour les fans : une multitude de médias, un forum et un domaine dédié uniquement aux remix de fans. Reznor tombe sur une remix dance de My Violent Heart et décide de l’ajouter au cut final de cette compilation. Il faut bien avouer que cette version est très réussie, une vraie réinterprétation. Ce parti pris dansant est, à part entière, un des visages de ce disque. En témoigne la participation de Ladytron, compagnon de tournée, avec cette savante version techno dansante de la ballade The Beginning Of The End (qui termine sur le motif de The Downward Spiral, clin d'œil sympa). Les bigbeat Capital G d’Epworth Phones et le french funky house (à la Daft Punk) de Meet Your Master pondu par The Faint réchauffent les lombaires et les talons. La version IDM de Me, I’m Not concoctée par Olof Dreijir est plus que osée, le morceau étant pour ainsi dire méconnaissable. Très épurée, tournant pour ainsi dire autour de percussions technos issues de micro-samples de l’original , le morceau s’égare malheureusement sur la longueur (14 très longues minutes !). Ce n’est pas indigent mais pas tout à fait réussi. Côté dancefloor, notons la décevante apport de Stephen Morris et Gillian Gilbert de New Order sur God Given qui est plus un mix alternatif qu’une remix. Une démarche similaire lors de leur deuxième essai, en dessert, Zero-Sum, mais pour un dressage plus réussi.
Dans le registre “passable”, Bill Laswell (qui participe à tous les albums remixs du monde) n’est pas très inspiré sur son mix alternatif de Vessel. Le The Warning de Stefan Goodchild et Doudou N'Diaye Rose se montre plus convaincant avec sa rythmique plus martiale mais son apport quasi nul.
On terminera sur cette offrande très etherreal et dark ambiante d’In This Twilight par l’autrichien Fennesz, au poil, et puis, surtout, sur ce magnifique plat de résistance Another Version Of The Truth du Kronos Quartet avec Enrique Gonzalez Müller, aux instruments à cordes (frottés) tourmentées et ses nappes électroniques inquiétantes. Quelque chose qui ressemble un peu à ce qui a été entendus avec le déjà très beau The Frail sur Things Falling Apart.
Et bien mes aïeux, contre toute attente, que de choses à dire ! Mais pourquoi tant d'indifférence -que dis-je ?- de dédain général ? L’album a souffert de cette vision de brebis galeuses donnée en pâture, la communication n’a pas aidé. La comparaison avec l’arty et visionnaire Further Down The Spiral est encore et toujours inévitable mais n’a plus de sens. Celui-ci est une collection de remix, pas un concept album. Et à ce jeu là, celui avec l’EP de remix qu’avait échut The Fragile est tout à l’avantage du sujet de cette chronique. Facile, je vous l’accorde
Une orientation globale trop dance ? Sûrement, ça ne fait pas très sérieux et on aime bien avoir l’air ténébreux dans la fanbase du groupe. Le choc culturel. C’est oublié l’amour du maestro pour ce style.
The WRS - (2022) Capicúa
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