mardi 13 septembre 2022

Vianney - (2014) Idées Blanches

 



Une enfance paisible, en pleine ville lumière, à écouter le paternel graté des classiques de la chanson française. Rien de plus ne pousse le jeune Vianney à prendre la plume et esquisser ses propres pièces.
Soutenue par Isabelle Vaudey, qui deviendra sa manager, l’auteur-compositeur voit son premier single, "Pas Là", prendre un essor populaire assez étonnant. Apprécié des jeunes avec ses textes astucieux mais simples, il est une énigme à résoudre : hoax ou graine de talent ?
Puisqu’on bat le fer tant qu’il est chaud, il tente l’exercice de longue haleine et boucle un premier LP, sujet de cette humble étude.


Dès le joli et légèrement reggae "Aux Débutants de l’Amour", la première influence majeure se fait entendre, Georges Brassens : un style d’écriture décontracté mais authentique, ce phrasé clair et se jouant des syllabes. L’inspiration (ou l’hommage ?) se poursuit tout le long de la galette mais saute encore bien plus aux oreilles sur le délicat et réussi "Notre-Dame-Des-Oiseaux" (en hommage à son école d’enfance) ou il y articule les mots et roule ses “r” comme l'aurait fait l’éminent héraultais. Mais bien d’autres noms peuvent prétendre faire partie des forces impulsives (de l’arrière-garde ou de la nouvelle scène).
L’album met du temps à se mettre en route avec plusieurs morceaux simples, certes bien réalisés, aux paroles adroites et prometteuses, mais assez oubliables, faciles ("Tu Le Sais" ; "Chanson d’Hiver", inoffensive ; "On Est Bien Comme C"a, qui sonne définitivement comme un générique de série France Télévision).
Le tube révélateur sus-cité ("Pas Là") aux arrangements sympas, violons accrocheurs, couplets efficaces et refrain gaga qui s’infiltre dans la mémoire vive (de manière presque agaçante) ne manque bien sûr pas à l’appel.
Ce titre, à l’image de l’album, est très produit, pas toujours subtilement, peinturluré comme un camion volé.
En outre, les morceaux souffrent de quelques imprécisions de jeunesse et manquent de patte : ce "Labello", aux jolies lignes mélodiques mais au refrain naïf ou "Mon Étoile" à l'interprétation forcée.

A contrario, des titres comme "Je Te Déteste" (et ses changements de tempos intélligents) ou Veronica (son intro sifflée ingénieuse et ses mélodies vocales intouchables) élèvent le niveau avec des compositions fines, entraînantes, et des textes accrocheurs. Le guitariste-chanteur y dévoile un peu de son avenir, y démontre un style plus typé et semble s’aiguiser au fil des minutes. Même constat pour l’original "Les Gens Sont Méchants" aux aires vraiment réussies et son pont final qui met d’accord. "Tout Seul" et ses accords entêtants aurait pu figurer sur la fournée auto-titrée suivante.

Voici donc un premier album loin d’être mauvais mais encore trop fragile, démontrant un vrai talent inné de composition brut mais dont l'expérience doit encore en sculpter les formes et les contours. L’écriture est déjà plaisante et pose des bases saines.
Les idées sont là, l’envie pour sûr, mais il manque un savoir faire, comme l’indique ces refrains souvent translucides.
La version augmentée offre la possibilité de jeter une oreille sur la reprise heureuse de "Lean On" de Major Lazer. Car le garçon démontrera qu’il a le nez creux pour faire des reprises inspirées.


B-

(tous les gens ne sont pas méchants)

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