jeudi 22 septembre 2022

Converge - (2006) No Heroes

(2006) - Sur Discogs

Que dire encore ? Après plusieurs essais et l'album référence, ils voulaient confirmer, ce qu'ils ont fait. Le tour de la question aurait pu être faite. Que dire de plus ? Ben Koller pouvait-il faire plus fort ? En fait oui. Où est sa limite ? Pourquoi une limite ? Il blast, il cogne, il castagne, il effleure et il frappe sur tout ce qui reste trop longtemps inanimé, il s'ouvre à de nouveau son, il est partout même quand il ne dit rien. Ballou en profite pour faire l'inventaire et ne reste pas en panne de slides, distillant contre-temps malicieux et riffs assassins dans des structures... quelles structures ? On parle de punk, ici. Nate Newton, l'oublié de la bande - et pourtant !, fait vrombir sa basse là où on en a besoin, copulant avec sa soeur à six cordes ou volage, laissant libre court à ses envies, plus claquante que jamais, parfois même groovy. Le quartet répète tranquillement ses gammes avec une énergie lavique déchaînée. 

Bavant son sludge, pour mieux créer des ambiances de fin du monde (le Weight of the World semble nous écraser), avant de nous asséner des coups de machette mathcore sans merci, le groupe plonge même dans l'interdit avec un chant -très- clair (très bien exécuté) sur le doom Grim Heart (qui sonne musicalement un peu comme du Melvins). Un morceau qui n'est pas sans rappelé les tentatives similaires (et tout autant réussies) de leurs confrères de Dillinger Escape Plan. Mon dieu, j'allais oublier de parler de Jacob... Mais faut-il parler de Bannon après ce que je viens de dire ? La maestra. Toujours aussi juste, toujours plus profond, toujours aussi poétique. 
La volonté de prendre un peu plus de recul (pour mieux sauter) et de décompresser leurs morceaux offre au groupe l'occasion de laisser éclater des passages plus heavy, plus nuancé ou des climats plus variés. Sans se trahir, il va sans dire : ce sont des éléments qui ont toujours fait partie de leur musique, en micro-doses, mais qu'ils laissent se développer organiquement au seins de la frénésie hardcore qui a fait leur réussite. 

Ils n'avaient pas fait le tour de la question, ils viennent de le faire. Je ne peux me résoudre, en y appliquant un maximum d'objectivité, à affirmer qu'il y a quelque chose à jeter sur ce disque. Cette album sera définitivement vu comme un exercice mineur, durant lequel la bande se répète, mais je pense que c'est une erreur. Ils y soumettent ce qu'ils ont fait de mieux, parfois en mieux. Je le trouve, par exemple, supérieur à l'excellent You Fail Me qui avait jouit de la renommé de son prédécesseur en étant une (excellente) suite spirituelle. On perd le sel du concept, un brin de charme, mais on y gagne un panorama musical riche. Que dire de plus ? Je pense que l'on tient là un authentique "best-of" d'originaux.

A
(comme dirait J.J., parce que la musique est bonne)

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