samedi 21 janvier 2023

melvins - (1991) Bullhead


Avec ce nouvel opus, les Melvins clôturent ce que je me permet d'appeler leur trilogie de béton : du lourd béton gris, celui qui macule le mur humides des caves. Les trois de Washington poursuive sur la même voie thématique en aiguisant le style, poursuivant leur lente mutation. Les morceaux se structurent de manière plus conventionnelle mais sans perdre en essence, moulant plus de formes à ce marasme punk. Les hostilités s'ouvrent sur Boris, la quintessence du melvinisme, tellement doom, aux riffs imparables. Huit minutes de tube sludge. La torrent de décibels se poursuit sur Anaconda Buzzo beugle comme un rageux avant de tendre la corde sur Ligature, prette à craquer. 

L'album, charnière, incarne la mémoire du passé, un instantané de l'instant et les prémisses du futur. Le plus stoner du trio à ce jour, tel ce If I Had An Exorcism, dégoulinant, qui s'échoue presque en drone ou Your Blessened, incandescent, sur lequel ils prennent de la hauteur et flottent dans le désert spatial. La galette poursuis la mission débutée sur son prédécesseur et ouvre les portes au grundge naissant (et l'arrivée d'un certain Houdini) avec It's Shoved. La basse de Tori Black groove sur ce titre post-hardcore,  mais résolument alternatif et rock'n'roll. 

Pour claquer définitivement leur premier chef-d'oeuvre, ils nous achèvent sur le heavy et urgent Zodiac et le furieux rodéo Cow dont l'outro en solo de batterie de 2 minutes, bien lourd, nous drague avec un de leur plus beaux atouts, le feeling de Crover, comme le déhanché d'une vieille pute. Ah ! Les salauds...

A
(chez Boris, c'est soirée disco)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

The WRS - (2022) Capicúa

Sur Discogs Si tu sors plus de deux albums, en Belgique, t'es obligé d'avoir une couv' d' Elzo ( Le Prince Harry, My Dilige...