mercredi 25 janvier 2023

Coil - (1984) How To Destroy Angels EP



Dans les braises encore chaudes du feu follet Throbbing Gristle, l'entité Psychic TV entretien une chaleur somme toute relative. Deux personnalité des plus marginales s'y rencontrent et, voulant se consumer artistiquement, humainement et physiquement de leur propres flemmes, ils s'en vont peindre les murs de leur garçonnière particulière des couleurs qui leur siéent le mieux. Après les tribulations power electronics mystiques de Zos Kia, à plusieurs, John et Peter se recentrent, Coil naît.

Un premier EP 12" est monté assez rapidement, How To Destroy Angels. Gravé d'une seule face sur certaine édition, parfois couplé avec du bruit blanc ou autres joyeusetés inaudibles sur d'autres, le disque contient un seul et unique morceau dark ambiant. Sur la pochette, on parle de "musique rituelle pour l'accumulation d'énergie sexuelle masculine", ce qui est assez intéressant car je ne trouve la musique ni franchement ritual ambiant, ni franchement sexy, même si ce sous-titre évoque déjà toute l'imagerie Coil à venir : sexe, drogue, homosexualité, occultisme, numérologie,... S'ensuit un long texte éclairants les desseins de l'oeuvre, hommage au dieu Mars. Par la suite, le duo ne sera pas toujours aussi loquace et préférera les sous-entendus et le symbolisme, ouvrant une autoroute aux interprétations (parfois fantaisistes).

Durant ces presque 17 minutes, l'EP déploie des nappes elliptiques de clavier, à la fois froides et horriblement vivantes, solennelles et vicieuses, augmenté de percussions métalliques (au sens propre) comme autant d'objets de torture (ou de plaisir). Profondément mystérieux et inquiétant, la galette se veut également très riche, les différents sons et effets s'égrainant en abondance, tout en gardant une cohérence, ne formant qu'une seule et même pièce. Définitivement, aucun instrument n'aura été maltraité ni trituré durant l'enregistrement de ce disque, tout étant de synthétique et de sample, persistant dans cette idéologie industrial séminale. Le travail et le retravail sur le son n'atteint pas encore des sommets mais reste plus que raffiné pour une ambiance malsaine, claustrophobe, suintante.

Un premier effort concluant, très court, qui laisse un peu sur sa faim, qui ne révolutionnera pas le genre, peut-être trop froid et pas assez organique, mais dont il est difficile ne pas y deviner l'impacte dans la matière des futurs maîtres (Lustmord, évidemment, Nodvargr ou autre Akira Yamaoka). La bande son d'Hostel s'il avait été un bon film, d'un Silent Hill sado-maso ou d'Hellraiser... ah, ça, ça sera pour plus tard.

B
for maximum potency it should only be played in circumstances that are exclusively male and/or onanistic in nature

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