vendredi 14 octobre 2022

Melvins - (1989) Ozma


Une batterie pataude, du blast, des cordes rondes et baveuses, les Melvins. Second album - seulement, et un son, à eux, reconnaissable entre tous, pas besoin de rodage. Pour leur deuxième tentative, ils reprennent les négatif de leurs premiers clichés. On décompresse les morceaux, on crée des espaces, pour mieux laisser les instruments respirer, dégouliner, s'épanouir. 

Plus aérés, plus mélodiques, légèrement plus conventionnels dans leur structure, les titres s'embourbent dans un marécage de sludge, entre-coupés de fulgurances glauques. On se laisse aller à tous les possibles : qu'importe, le moyen justifiera la fin. Le trio s'ouvrent aux consonnances métalliques (Let God Be Your Gardener, le tendrement heavy Agonizer) ou encore le proto-grundge (Raise A Paw)  dans des ambiances post-apo (Ever Since My Accident), menaçantes (Koollegged), désespérées (At A Crawl), balistiques (Révulsion/We Reach)...

On jam en masse et découpe en tranches post-punk variées, on sert froid et sale. A l'image de la basse claquante de Lori Black. La batterie organique de Dave Crover, hantée, apporte beaucoup aux tons et ambiances. L'homme prend un plaisir de musicos communicatif (Cranky Messiha) usant de ce feeling qui deviendra légendaire pour laisser éclater ses idées finaudes. A noter, sous le titre Love Thing, une première reprise KISS (Love Theme From KISS), leur grand amour d'adolescence. Pour clôturer, ils grungisent avec réussite le Candy-O des Cars. On en est plus à ça.

Un second album dans la suite logique du premier, peut-être moins spontané, plus ouvert. Les fauves y poursuivent leur évolution en milieu naturel.

B+
(Mighty Miracle Show Of 1000 Delights !)


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