Abandonnant leurs influences, parfois criantes, pour ne laisser que leur propre son, enfin trouvé, le gang du Massachusetts offre une livrée compacte, suintante, enfumée, claustrophobe, viscérale, énergique, profonde, touchante, émotive.
L’album évoque les relations humaines déchues et leurs conséquences. Pour en parler, Bannon sort ses textes les plus personnels et poétiques pour accompagner au mieux la décharge émotionnelle musicale.
Comme libérée des ces références qui sont autant de carcans, le groupe sort le couteau suisse et l'habileté de composition pour l’utiliser. Tout ce petit monde est à sa place et se transfigure, l’inspiration est là, en témoigne l’arrivée et l’impacte immédiat du nouveau batteur, Ben Koller qui amène dans la résonance de ses fûts une nouvelle dimension aux compositions.
Notons également cette nouvelle basse, issue du doigté juste de Nate Newton, plus sublime que jamais, en témoigne Hell To Pay, à la section rythmique dégueu et obsédante.
Un portefeuille plus épais permet au groupe une production aux petits oignons, certes quelque peu étouffée par ce mur de décibels, mais qui relève le goût de l’album en vue d’écoutes plus attentives et prolongées et qui sert particulièrement des titres plus posées tel que les envolées de The Broken Vow ou Heaven In Her Arms qui résume à lui tout seul tout le spleen d’une rupture et le sentiments contradictoire qui en découle (et ce break de feu de dieu).
Un autre pure moment de cette galette reste le Pheonix In Flight qui porte magnifiquement bien son nom, allant chercher dans les cendres d’une relation perdue la force pour rouvrir les ailes, se retrouver, être à nouveau quelqu’un qui a du sens. Mes aïeux, un moment de grande puissance lyrique, d’une beauté palpable, résumant à lui tout seul le thème de l’album… pour s’écraser, tout en contraste, en une désillusion nommée Pheonix In Flames.
N’allez pas croire que le mathcore est oublié : Thaw et ses contretemps possédés ; Concubine (quelle ouverture !) sonique, modèle d’école ; ce Fault and Fracture, pure condensée d’écriture en 3 minutes top chrono ou encore Bitter And Then Some, boule de feu.
Si une référence doit être notée, on mentionnerai quand même sans rougir Jesus Lizard dont l’ombre plane sur Distance and Meaning ou encore Homewrecker. Au jeu des comparaisons (peut-être futiles), ce dernier, à trois lettres près, porte le même nom qu’un titre du reptile marchant sur l’eau et possède la même décharge énergétique absolue pour une même idée de fond (coïncidence ? on ne pense pas).
Pour clôturer ces 45 minutes bien remplies, qui défie les lois du temps et de l’espace, est lâché le dernier tout grand moment : le morceau titre, Jane Doe, sludge protéiforme cathartique. Plus de onze minutes et demie de pure maîtrise intense dont aucune seconde n’est à jeter.
Tout est dit. Bisous.
A++
(do you wanna? do you wanna? do you wanna be my Jane Doe ? 🎵)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire