vendredi 26 août 2022

~X Nine Inch Nails - (2007/04) Year Zero

 

Avril 2007 - Sur Discogs

Alors là par contre, autant le temps entre The Fragile et With Teeth a pu sembler long,  autant 2 ans pour pondre celui-ci, c’est à se poser des questions.

Des questions auxquelles le père Reznor répond très vite. Effectivement, devenu monstre frénétique de la tâche en tournée, il passe le plus clair de son temps libre de boulimique du travail à écrire pour un nouvel album concept. Dans un futur proche, le gouvernement contrôle totalement la population et un groupe de résistants tente de renverser la vapeur.

Pour habiller son univers, Trent revient à quelque chose qu’on aime bien… L’INDUS. Plus celle de The Downward Spiral ou Pretty Hate Machine, encore autre chose, une indus plus électronique, qui n’hésite plus à remplacer les instruments par de la noise pure. 


Entendons-nous, les structures restent pop-rock, les émotions sont bien là mais la machinerie n’est jamais loin.

Finement sélectionnés, les sons s'amoncellent pour former un collage, un titre. Les instruments viennent se greffer pour une surdose de puissance, d’émotions ou d’humanité, pour un résultat parfois rythmic noise, parfois trip hop, foutrement rock.

Au rayon du bruitisme au service des compositions, des morceaux incroyables comme l’écrasant Vessel ou l’épique The Great Destroyer (au final purement noise, à la Esplendor Geometrico vs Masami Akita) sont les plus dignes représentant du “son” Year Zero, avec une domination claire de l’outil électronique. Cependant, de vrais moments rock sont à noter (le tube Survivalism ou encore le menaçant et groovy Meet Your Master). Quelques morceaux plus easy-listening (l’increvable Beginning Of The End, The Good Soldier,...) relaient des morceaux au relents trip-hop pas piquer des hannetons : le dansant Me, I’m Not ou le diable The Greater Good avec ses lignes de basses putasses (sâles mais affriolantes).

Les deux curiosités de la plaque, outre le sus-nommé Great Destroyer au patronyme tout trouvé, sont la balade sur-saturées The Warning, qui s’infiltre dans la cervelle sans-retour, (cette ligne de basse) et le noisy-dance (sisi) God Given, où Trent joue un gospel white power fanatique. L’album nous salue bien bas sur une duette finale plus calme : In This Twilight, balade fébrile à la rythmique violente et Zero Sum, trip-hop ambient post-apocalyptique totalement résigné. Une totale réussite.


Avec ce Year Zero aux nombreux contrastes (encore et toujours), la puissance mécanique et électronique laissent librement les émotions exulter, sans jamais oublier le sens des mélodies (encore et toujours). La formation prouve qu’en gardant leur patte, elle arrive encore et toujours à trouver de nouvelles formes d’expression. Ce qui est à retenir, c’est qu’en termes de compositions, cette offrande marche dans les pas de With Teeth, possède pour lui une large accessibilité et d’une très grande palette de style et de couleurs. L’habillage sonore va peut-être rebuter quelques lambas.

C’est pour cette polarité, ce comble de contraste, que je considérerai toujours Year Zero comme le troisième plus grand disque de Nine Inch Nails


A

(et de toute façon, je fais ce que je veux…)


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