vendredi 26 août 2022

~X Nine Inch Nails - (2005) With Teeth


5 longues années, c’est à priori le temps qu’il faut pour mettre sur pied un cd et un dvd live, faire une cure de désintox (définitive cette fois-ci), écrire une collection de chansons et bodybuilder son corps. En tout cas, le père Reznor ne s’est pas ennuyé. Changement de vie, changement de fonctionnement. Fini les heures passées dans un studio à trouver la solution dans les rails de coke, le gars s’impose des deadlines pour terminer ses morceaux, séparant composition, enregistrement et production. C’est un homme sain dans son corps (mon dieu, quel changement) et dans sa tête (mon dieu… quel changement) qui revient avec autre chose qu’un album-concepte et une envie claire de faire du rock.


L’album s’ouvre sur All The Love In The World, morceau atypique, débutant comme une ballade piano/boite à rythme déprimée pour partir dans un trip vaguement gospel, au multiple cœurs se superposant, désespéré mais entraînant. OK. S’ensuit un bon gros paquets de morceaux rock, plus ou moins FM, (le furieux You Know What Your Are ?, les contretemps de Collector, le plombé et suave The Line Begins To Blur, ...).

Reznor se laisse complètement aller à ses envies et revendique ses influences et son amour pour la musique pop-rock avec le très FM The Hand That Feed (hymne anti-républicain) ou le punk-rock indus Getting Smaller (qui aura fait frapper des touches sur les forums dédiés).

Mais ce qui aura vraiment fait hurler les hardcores restera Everyday Is Exactly The Same, titre à la mélodie imparable mais pure produit piano-rock, ou encore le léger Sunspots, d’une simplicité pop à priori trop limpide.


Les balades ne sont pas en reste. Love Is Not Enough et sa rythmique venimeuse, l’intense morceau-titre (un modèle de compo reznorienne), le magnifique Right Where It Belongs ou l’ovni pop-drone (ah sisi) Beside You In Time, un peu long et déroutant au premières écoutes (mais qui prendra une dimension live incroyable). Une autre livraison atypique est à signaler en la pièce Only, avec son piano cabaret lounge sombre et son phrasé accusateur.


Vous l’avez compris, on est moins face à de l’indus qu’à un pop-rock avec des sons un peu méchants. Les éléments électro sont là pour colorer des compos qui n’en n’ont pas vraiment besoin, pour mettre un peu plus de forme au fond. 

With Teeth reste donc un album du renouveau, une sorte de passage initiatique nécessaire pour que son auteur puisse se recentrer sur sa musique, pour qu’il laisse libre court à tous les possibles et se fiche enfin de ce qu'on peut bien penser de lui. Une véritable collection de son savoir-faire avec ses moments forts, ses moments plus discrets, ses choix qui, de loins, semblent discutables, mais une authenticité non-réfutable. Un peu décrié lors de sa libération en pleine nature, ce LP deviendra au fur et à mesure quelque chose de solide et mythique pour une frange de fans fidèles qui ont compris qu’un artiste n’était pas forcément obligé de reproduire une formule (et c’était quoi la formule NIN, en fait ?). Ils sont de retour et ils montrent les dents.


A-

(avec le sourire carnassier)

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