vendredi 26 août 2022

Nine Inch Nails - (2000) Things Falling Apart


On prend la même formule, on ne reprend pas les mêmes et on recommence quand même. Dans la saga des EP de remix, suite et pas fin. L’ensemble de l’ère The Fragile (TF) aura été un long chemin de croix. Les Fragility Tour 1.0 et 2.0 consécutifs auront été, en coulisse, une longue descente aux enfers pour le groupe, individuellement et en tant qu’entité. Cependant, quelques mois après sort le sujet de cette chronique : Things Falling Apart.


Derrière cette très jolie pochette, premier constat : 2 originaux inédits, une reprise et 7 remixs, dont 3 de la même chanson (oui, comme dans TROIS). Comparé au précédent EP, la  démarche compositionnelle et de re-création est substituée par celle d'assemblage de raretés et b-sides. J’imagine que Further Down The Spiral comptait son lot de Mr. Self-Destruct… Ça fait quand même remplissage.


Ce qui devrait être le plus excitant reste donc les deux compositions originales, extraites parmi le dédales de morceaux que Reznor aurait écrit durant les sessions de l’album modèle. La première, The Great Collapse, instrumental fort sympathique, reste dans la veine de TF, avec son côté ambiant et trip-hop. Sympathique, certes, mais le choix de ne pas l’avoir retenue lors du cut final n’est pas insensé non plus. Bien qu’il soit intéressant de découvrir une chute de studio, ce n’était pas un trésor perdu (notez cependant que le morceau sert clairement de brouillon à The Greater Good, titre présent 7 ans plus tard sur Year Zero). Il en est tout autre pour le second inédit, un peu plus loins, 10 Miles High qui possède une vraie force émotionnelle, une mélodie entêtante et une interprétation viscérale. Petit hick, ce n’est pas vraiment un inédit : le titre se trouvait déjà sur la version vinyle de l’album et sur certaine version du single We’re In This Together. Ça fait tache.


Allez, pas grave, il y a une reprise de Metal de Gary Numan, un autre héros, cette fameuse reprise que le groupe travaille depuis 95. Cela s’entend : le morceau est une leçon de sur-prod avec ses arrangements en cascades mais long, downtempo, presque lent…


Au rayon des remixs, notons que Slipping Away reconfigure complètement le morceau Into The Void en autre chose de plus trip-hop noisy, assez réussi. La version de The Wretched propose un mix très épuré à la rythmique forte pour un résultat ambiant et plus inquiétant mais pas franchement intéressant. 

On croise par contre une véritable pépite en la remix de The Frail, au violon, parfumé de sons glitch corrosifs, qui vaut le coup d’oreille. Toute la dramaturgie de l’original est préservée, voire sublimée. 

De son côté, Where Is Everybody ? (version) clôture ses tribulations posées et ambiantes en un final rythmique et glitchy à souhait. 

On termine sur les trois remixs de Starfuckers, Inc. : la deuxième, par Dave Ogilvie, prend une vraie direction, dance, entraînante et fondamentalement réussie. Certes déroutante et peu au goût de certains puristes mais l’exercice de réinterprétation est là. Aux relents rythmic noise, les deux autres peinent à briller, soit de par ce mix elliptique et quand même vachement répétitif pour la première, soit par une direction artistique transparente pour la dernière. Ça fait forcé.

 

La galette est glitch et noisy mais terriblement molle. Les vraies réussites manquent de cette puissance qui empêche le papier peint de décoller. On ne retrouve en rien ce sentiment d’unité que possédaient les autres exercices du genre. Un sentiment de longueur et de répétition omniprésent empêchera définitivement cette galette de ne pas tomber en pièce.


C+

(et ça fait délabré)


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