La tradition se poursuit et, consécutivement à la sortie de The Downward Spiral, le groupe sort l’album de remix Further Down The Spiral, similairement à ce qu’ils avaient proposé avec Fixed pour Broken (et un peu avec le maxi-single Head Like A Hole pour Pretty Hate Machine).
La démarche est la même que précédemment : remix jusqu’en boutiste à vocation de réinterprétation, collaboration étroite avec des proches du groupe (pour ainsi dire les mêmes que sur l’exercice précédent), mains à la pâte du live band,... La principale différence entre Fixed et Further The Spiral est simple : les matériaux de base. Là où le premier tentait de rendre industriel et électronique un album foncièrement rock, The Downward Spiral offre une palette sonore électronique encore plus conséquente, un niveau d’arrangement de base pléthorique et une multitude de sons cachés un peu partout.
Les talents en présence ne s’y tromperont pas.
Ce qui frappe, c’est la cohérence sur l’ensemble du disque, aussi bien dans sa v1 (US) que 2 (UK) : l'œuvre a été pensée dans sa globalité avec des ponts entre les morceaux et le souci de la temporalité. Ce long EP poursuit l’esthétique sonore et visuelle de son modèle, avec cette machine qui tourne, qui avance, qui détruit, qui laisse à peine quelques traces de l’être humain. Les hostilités commencent avec une remix de Piggy, qui devient rock indus hargneux entre les mains expertes de Rick Rubin.
Les deux études de J.G. THIRLWELL pourrait, dans leur démarches, faire penser à ce que l’homme avait proposé avec ses remixs de Wish sur Fixed, c'est-à-dire une trituration du morceau original, un petit plaisir typique d’ingé son, pour un résultat toujours intéressant (et plus excitant que précédemment, je pense particulièrement au Self-Destruction Final, savoureux).
Comme pour le précédent opus, de nouvelles prises sont au menu mais également des portions parfaitement inédites comme ce At The Heart Of It All, composé par Aphex Twin, une pure réussite, à la fois organique et grandiloquante. Il vient également prêter main forte au groupe lui-même sur The Beauty of Being Numb, en clôturant ce mur de son en un véritable moment de plénitude pour les bienheureux.
Coil proposent, durant leur temps de parole, pas moins de 4 remix. Notons le Bottom de Downward Spiral, un morceau tout droit sortie d’un disque du trio anglais, tant le morceau n’appartient plus à NIN. On y retrouve cette beauté plastique, ce travail sur le son si particulier. L’interlude Eraser (polite) créer un moment suspendu, néo-folk, limite liturgique, d’une beauté… tout simplement un grand moment du disque. Erased, Over, Out, remixe à nouveau ce même titre en une longue complainte parfaitement flippante, qui pourrait sortir de leur album Black Light District. Encore une fois une contribution juste parfaite.
A noter que sur la v2, Charlie Clouser, claviériste du groupe, offre deux remix, Heresy et Ruiner, très EBM, vraiment réussies. Thirlwell substitue Self-destruction Part 2 par la Part 3 qui se trouve être une remix bien plus intéressante, avec une vraie direction artistique : le morceau est plus posé, court et menaçant, jouant sur le long pont de l’original.
Les deux versions se complètent : l’une est plus sombre (la v1), l’autre plus variée (v2)...
Bien que l’on puisse voir cet EP comme une œuvre secondaire, elle marque les esprits à l’époque en devenant un véritable cas d’école d’un album de remix aboutit. Les critiques et le public y aperçoivent une approche artistique totale et la preuve par quatre que Reznor (et la dope) maîtrise son œuvre d’une main de fer. En tous les cas, il est consolidé en tant que force active du rock US. S’en suivra une tournée de légende avec Bowie, durant laquelle le concert du groupe se fondra à celui de l’idole. Ils y interpréteront la remix de Piggy ici présente et quelques autres issues de singles.
A-
(quitte à plonger plus bas encore)
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