Après 3 années, des kilomètres de bitumes parcourus, des kilomètres de planches arpentées et des kilomètres de coke sniffées, le père Reznor croit en son nouveau dieu, la scène et ses guitares saturées… In Rock We Trust. Ca fait soulever les foules, ça fait soulever les filles, ça fait soulever les plumes des critiques. Alors abreuvé par toute cette énergie, il claque 8 titres, 30 minutes frontales, pied au plancher. Après une intro devenue mythique où se cache quelque part un sample de Bowie, Wish envoie vers une autre orbite la NIN-sphère. Mais quel morceau mes amis ! Que de haine, que de hargne, que de décibels, que de distorsions… et ce break. Ce morceau devient instantanément la représentation même de NIN en live. Ce genre de morceau qui piquera la vedette à Metallica à un fa/fu-meux festival deux ans plus tard (Woodstock 94, un bootleg à écouter dans les plus bref délais).
S’enchaîne le pachydermique mais fulgurant (si si) Last, une leçon de composition.
L’abyssal Help Me I Am In Hell (le premier d’une longue liste de compos instrumentaux signé NIN) ouvre la porte du monstre, de la broyeuse Happiness In Slavery. Un morceau purement incroyable, au relent BDSM, à la croisée du bruitisme, du spleen et de la colère. En un mot I-N-D-U-S.
Gave Up clôture les titres originaux en te bafant façon. Un autre classique en devenir.
S’en suit, en dessert, Physical (You’re So), une version encore plus salace et rock que l’original de Adam and the Ant, et Suck où Trent s’auto-reprend, puisqu’il s’agit d’une version “hard” d’un titre qu’il a enregistré lui-même avec le projet Pigface. Un classique live pour plusieurs années.
Au fil des titres, se profile une plaque fumeuse, brutale, poisseuse, sale, désespérée, incandescente. A la hauteur des clips et, surtout, du court-métrage produit par le héros Peter Christopherson : brièvement considéré comme un snuff, longtemps considéré comme culte, malsain et introuvable… comme quoi internet n’a pas que des défauts.
Il faut être plus que cassé pour produire un disque pareil mais c’est lorsque l’on brise la coquille que l’on peut extraire toute la substance.
A
(dans les dents)
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