vendredi 26 août 2022

Nine Inch Nails - (1989) Pretty Hate Machine


Le premier morceau du premier album de ce groupe mythique commence par un direct, rock et groovy Head Like A Hole, qui ne quittera plus jamais les setlists du groupe. Le premier constat est le niveau proprement hallucinant de la production et la multitude de détails pour un premier album. Trent Reznor est un acrobate dont l’authenticité des émotions à vifs tient en perpétuel équilibre sur cette corde qu’est la recherche du détails, du “son”, de la plastique sonore, du samples distordu jusqu’à le rendre indéchiffrable (démarche comparable à celle du mentor Coil). Cette ambivalence, omniprésente, restera le moteur de l’ensemble de l'œuvre à venir.

Un fondu plus tard, le martial et organique Terrible Lie nous coupe le souffle avec son break improbable et son couplet final en forme de coup de poing haineux. Down in it, premier vrai morceau du groupe, premier single, enchaîne en distribuant ses quelques mandales bien électroniques, définitivement rock… 

Rock avant tout, le sens de la mélodie, véritable fil d’ariane de Pretty Hate Machine, n’est jamais oublié, seulement enrobée de matière froidement électronique. A contrario de la mouvance EBM de l’époque dans laquelle un Front Line Assembly, par exemple, posait sur des morceaux electro des riffs de guitares carrés. Cette approche sonore explique, en partie, la transformation des titres lors des futures prestations scéniques du groupe pour atteindre une esthétique complètement différente dans leur interprétation, encore aujourd’hui. 

Les morceaux s’enchaînent en offrant tout un panorama de paysages. L’obsédante balade Sanctified avec sa basse vicieuse et ses saturations sauvages, animales.

Le hanté Something I Can Never Have, interprété à fleur de peau.

Le sophistiqué Kinda I Want To, pilule indus à tiroir ; la fusée Sin, un futur tube ; le crescendo That’s What I Get ou l’obscène The Only Time (cette basse dégoulinante). La rondelle se termine sur un dansant Ringfinger qui a la lourde tâche de clôturer tout ça… sans tout à fait y parvenir. Force est de constater que les morceaux deviennent moins marquants, ce qui reste très relatif, sur la fin du disque. La réécoute est vivement recommandée, au casque évidemment, pour laisser à certaines compositions le temps de se révéler. Même si la maturité globale des morceaux, pour ainsi dire jamais joués en concert au moment de leur mise en boîte, reste étonnante. 


Tout ce qui fera le groupe durant les 30 prochaines années et plus (oui, espérons bien plus) est présent : des émotions, et des distorsions, tels des créatures de métal, comme l’illustre si bien la pochette. Ou de jolies machines de chair, doté d'émotions, comme la haine par exemple.


A-

(avec les compliments du chef)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

The WRS - (2022) Capicúa

Sur Discogs Si tu sors plus de deux albums, en Belgique, t'es obligé d'avoir une couv' d' Elzo ( Le Prince Harry, My Dilige...