vendredi 14 avril 2023

Noto - (1996) Spin


Avant la période faste des années 2000 (la série des "Xerrox" ou les collaborations avec Sakamoto), Alva Noto experimente dans le glitch et le minimal depuis le millieu des années 90.
Sur ce premier effort, il travail un point important de son domaine d'expertise, de son oeuvre mais tout simplement de la musique : la temporalité. Via un panorama de 24 titres complétement glitch, assez courts, on ne peut en dénombré que 12 originaux, simplement numérotés. L'autre moitié ? Les mêmes joués plus lentements (ou plus rapidement ?). Ne se perdant pas dans de la simple démonstration, Carsten Nicolai brouille les pistes en mélangeant les morceaux et les versions favorisant le feeling, envisageant chaque pièce comme une fin en soit, il remonte la temporalité (encore une fois) de son album en choisisant son rythme. Dans l'ensemble, le résultat est non seulement interessant mais également heureux, prévilégiant les ambiances (surtouts sur les "Low", correspondant aux edits lentes) via des structures et tempos épurés, répétitifs et techno. L'ingénieuries sonore est évidemment primordiale avec une recherche approfondie sur sa plastique, faisant muter les sons et observant leur rapport entre eux. On notera un peu de field recording pour enrichir l'assortiment acoustique.

Une telle approche me fait songer à d'autres experimentations sur le temps et le rapport à l'oeuvre et son interpretation que l'on peut retrouver, par exemple, chez le cinéaste Michael Snow, avec ses même paradoxe. Le résultat peut-être interessant, fascinant, parfois beau, mais quelque peu chiant également. Car il est autant captivant de voir à quel point la modification d'un seul élément puisse changer complétement le visage de quelque chose, son execution systématique, et donc facile, voir outrancière peut également rendre le débat stérile. En outre, l'homogénéité de l'approche, des couleurs et la répetition des titres (indubitablement) implique une redondance ampoulante. 

Ca ne devrait cacher ce "Spin 01 High" étonnemment dramatique qui en deviendrait inquiétant en "Low"; le "21 High" crépusculaire et naturel et son contre-parti technico-décadent ou encore "22 Low" industriel répondant à un high cinématographique et techno. Vous l'aurez compris, j'adhère à l'expérience, sans donné tout crédit au résultat, et trouve ce manifeste du teuton osé et péremptoire : il est là pour compter et faire avancer le schmilblic.

B-
(the high end of low)

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