lundi 30 janvier 2023

Slipknot - (2014) .5: The Gray Chapter


XIX, ouvre le bal masqué avec une mélodie marquante, toute l'énergie et les profondeurs du désespoirs. Cette excellente intro est marqué par une ambiance lourde et profondément déprimée. Les 9 ont, en six ans, affronté deux drames humains. Leur bassiste Paul Gray meurt d'une overdose de morphine. Le groupe n'a jamais caché les tensions explosives entre ses membres mais ont toujours revendiqué leur fraternité profonde. Le nouvel album sera entièrement dédié à Paul. De son côté, Joey Jordisson, la légende vivante, se voit forcé de quitter, mis à la porte pour toxicomanie. Le seul membre du groupe dont le talent n'était souillé d'aucune critique négative, même quand il en faisait trop. Il s'est avéré qu'il n'en était rien : il souffrait d'un lourd problème dorsal.
Sarcastrophe, bourrin, relance cette bonne vieille habitude d'un morceau d'ouverture bas de plafond, pied au plancher. Sans réelle structure, le groupe ne se gène pas pour montrer toute l'étendue de leur savoir faire acquis avec le temps. S'ensuit l'un des plus grand morceaux de Slipknot à ce jour : le nommé AOV. Un morceau intemporel synthétisant tout leurs acquis et leurs talents. Tout le monde y est bon. La prestation vocale de Taylor est sans faille : mélodies, registres, justesse. Les riffs, les breaks, les reprises... et ce pont. Le nouveau venu, Alessandro Venturella, n'est pas là pour faire le compte et fourni ses parties de basse avec brio. Jay Weinberg, qui a la lourde tâche de remplacer le monstre au masque Kabuki, derrière les futs et dans le cœur de fan (et surtout des moins fans) s'en sort  haut la main : moins technique, plus organique, moins démonstratif, plus en feeling.

Le tube Devil In I, à la mélodie simple mais aux arrangements riches avance un moment intense avant le bonbon dark popisant Killpop, entêtant, sombre et à fleur de peau. Un morceau étonnant, dans lequel ils arrivent à donner froid dans le dos sans violence. Un curieux et authentique succès. Quelle ouverture d'album ! Mais ce n'est pas tout : Skeptic tout entier dédié à Gray, cristallise la tristesse et la colère d'une perte, avec ce chant hurlé, ses riffs assassins et sa batterie puissante. C'est d'une violence aveugle, c'est tellement honnête et touchant.

S'enchaîne toute une série de très bonnes choses. Que ça soit Lech, belliqueux, sonnant tel la bande son d'une tranchées souterraines. Goodbye, touchant, plein de ressentit, et sa basse magique (ils ont du talents pour les balades). Les comparses Thomson et Root nous y servent, sur ce titre comme sur d'autres, quelques solos réussis bien ficelés. Ils ne sont jamais là pour peindre.
Le FM Nomadic et son mélange entre Duality et Before I Forget, plus un petit feeling à la Left Behind (et tout ça sans copier) aurait dû être un tube. Le montage savant de plans sur le cathartique Custer font mouche tandis que le miraculé The Negative One, à l'instar d'un Pulse Of The Maggots 10 ans plus tôt, richement fait de bric et de broc tient la route malgré tout par une sorcellerie inconue. 

Bref, vous l'aurez compris, tout est bon. Et quand bien même The One That Kill The Least est ronflant, il n'est pas indigent. Le clap de fin revient au "morceaux à ambiance" If Rain Is What You Want, type du groupe : variations dans le tempo, l'émotions, cette basse magique, le talent de Jones et Wilson.
Outre le voix de l’expérience technique, le groupe a développé un sens de la temporalité et de l'équilibre  dans cette violence (qui reste leur marque de fabrique) pour un résultat heureux, bien aidé par une production aux petits oignons. Tout ceci explique également la grande réussite de ce disque sous-estimé par le commun des mortels mais également par la fan base de la nonette. Pour ma part, le choix est fait. Un autre authentique best-of d'originaux.

A
(et désolé pour cette tartine mais il y avait tant de choses à dire)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

The WRS - (2022) Capicúa

Sur Discogs Si tu sors plus de deux albums, en Belgique, t'es obligé d'avoir une couv' d' Elzo ( Le Prince Harry, My Dilige...