mardi 11 avril 2023

Sunn O))) - (2003) White1


2003, Seattle, rien n'a changé : le Dr John Carter essaie de sauver des vies, les grunges (sans d) sont toujours morts, plus personnes ne prend les Supersonics au sérieux, Stephen O'Malley et Greg Anderson semblent investir dans des amplis toujours plus grands...
Au lieu de poursuivre dans la droite lignée de leurs précédents travaux, les deux hipsterO'métalleux tentent de nouveau métissages, de nouveaux mélanges homogènes.
Avec la complicité et le verbe (qu'il sait rendre beau) de l'illustre Julian Cope, ils transforment le grave et plaintif "My Wall" en un spoken words sur fond de dark ambiant. Les riffs y sont moins épais, le drone plus discret et quelques arpèges viennent offrir une ambiance de fin du monde. Cet accent gallois semble déclamer, dans un décor en cendre, une apocalypse proche, pour un spleen (néo-)folk industrial et ambiant entre Khanate et KTL (l'autre projet du duo), à renfort de saturations et de nappes électroniques. Et puisque le silence qui suit l'œuvre des grands leur appartiennent encore, c'est lorsque la fureur bruitiste se dissipe que l'air devient glassant.
Sur "The Gates Of Ballard", une balade traditionnelle norvégienne est récité par la vocaliste de Thor's Hammer (un des premiers groupe du duo), pour laisser place à un moelstorm stoner de percussion et de batterie, un riff accrocheur -simple et primal, qui renvoit plus que jamais à Earth- pour un résultat tellement païen et folklorique (à nouveau). 
Le groupe se jouant irréverssiblement de ses propres codes, c'est du côté de Nurse With Wound (NWW) ou de Matt Uelmen (la série "Diablo") qu'ils semblent puiser l'inspiration du dark ambiant "A Shaving Of The Horn That Speared You", aux arpèges désolées et dissonnances sordides. 
Accompagné sur l'ensemble de la galette de l'oeil bienveillant, l'écriture attentive et l'onglet grattouilleur de Joe Preston (Melvins), les deux états-uniens cassent la routine et balancent une continuité somme toute logique à leur oeuvre mais aventureuse, moins fidèle à leur style, mais interessante. Long, le LP laisse cependant un léger goût d'inachever, passant à côté d'une conclusion qui arrivera pourtant lors la prochaine livraison, suite directe. Les accueils contemporains et retrospectifs auront été plus circonspectes mais s'y fier serait passé à côté d'une direction artistique différente, cohérente et claire.
 
NB : l'édition vynile vous fera de l'oeil avec sa bonus track "Cut Wooded" : très "Salt Marie Celeste" des NWW, le titre s'engouffre dans du pure ritual de bonne facture mais tombe malencontreusement dans le hors-sujet... selon votre humble serviteur.

A
(bam ! dès l'intro, tu kiffs)


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