lundi 24 avril 2023

Coil - (1987) Gold Is The Metal (With The Broadest Shoulders)


Plus d'un vous dirons que Coil a sortit deux chefs d'oeuvres en autant d'album. La suite se fera attendre. En sortant "Gold Is The Metal", les britanniques veulent laisser de l'espaces à ces morceaux inachevés, ces chutes, ces versions alternatives. Cette compilation serait un package séparé, indique le groupe, une réminisance de ce qui fut. Ils tentent de créer quelque chose de parent, de parralèle, un compagnon à leur deux premiers disques, une retrospective sous un nouvel angle.

Coil, c'est un peu une musique d'ingés sons, la recherche et la manipulation sonore est centrale, pour mieux servir les intentions. La richesse des détails, des textures, comme une œuvre de Yves Klein, offre à un seul motif, un seul sample, de grandes possibilités de recyclage. Écouter le retravaille de ces sons, par soustraction, additions ou superpositions, ne peut être qu'intéressant. En cela, on se rapproche de l'oeuvre de William S. Burroughs (une des idoles de Peter Christopherson) : on découpe, on mélange, on remonte mais les sensations et les significations restent les mêmes, pour un résultat différents. Il est même difficile de faire la gymnastique intellectuelle de se détacher de "Horse Rotorvator", "Scatology" ou autre travaux, oublier ce que l'on sait.

Mais cela se suffit-il par soi même ? Beaucoup de ces mixs alternatifs sont épurés, on y décèle encore nettement les modèles ("Paradisiac" pour "Penetralia", "Red Slur" pour "Slur", ...) mais le résultat doit beaucoup au matériel de base. Parfois on aboutit à des choses vraiment différentes ("Thump", l'excellent "Cardinal Points", le megamix "Chickenskin"). Le pandémonium du disque étant ce retravail, sous forme de tryptique final, de la b.o. de "Hellraiser" d'un côté et "Five Minute After Death" de l'autre, augmenté de nouvelles sections. Très fort. Pour le reste, l'ambiant et la musique concrète se côtoie dans des morceaux souvent trop courts, sans atteindre la profondeur d'antant, fleurissant à peine, sans solidité.

Alors, oui, c'est interessant mais pas très bandant. Si le but était de proposer une oeuvre à part entière, qui se suffit à elle même, ce n'est pas une réussite. Mais cela reste une réécoute curieuse pour le fan (que je suis), mais pas pour tous les voyageurs sonores. Il ne suffit pas de changer le mobilier de place pour rendre les lieux plus ettrayants, ça reste toujours ta piaule.

B-
(i ask my lover "do you know where the desert roses bloom and grow ?")

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