dimanche 12 février 2023

Wolvennest (Featuring Der Blutharsch And The Infinite Church Of The Leading Hand) - (2016) WLVNNST


Collectif, super-groupe ? Avec la lourdeur de La Muerte, le psychédélisme d'un Mongolito, la noirceur des Cult Of Erinyes et la voix ensorcelée de Shazzula, sur le papier, les bruxellois de Wolvennest donnent de quoi saliver... et, comme toujours, se poser des questions. C'est sans compter sur la participation du controversé et culte Der Blutharsch qui vient prêter main forte pour accoucher de ce premier effort. Kamoulox.

L'auditeur ne peut le savoir au moment de la sortie de ce disque mais les autrichiens apportent de manière prononcée leur empreinte et leurs ambiances. Unreal, au sonorité industriels, développe les ambiances incantatoires, rituelles, typique des belges mais aux saveurs métalliques et abrasives des saxons. Le résultat peut faire penser à un Laibach période metal en plus soufré.
L'apport particulier de Marc De Backer (de Mongolito) s'entend sur le solo mystique de Partir, titre à la frontière de la noise, soutenu par ces chœurs d'outre tombe pour  un contraste convaincant.

Out Of Darkness Deep, intense, fumeux, se fracasse en un chaos bruitiste alors que le gigantesque pavé Tief Unter, lourdingue, envoie une énorme machinerie de chaire et de metal, dévoreuse d'âme, antédiluvienne et lovecraftienne, dont surgit, littéralement, un solo à 6 cordes du fin fond des temps. Chou.
Le dernier titre, Nuit Noire De l’Âme (fun), ambiant industrial dans un style très... Blutharsch. Typique d'un groupe néofolk qui se tape un trip (les bidouillages sonores d'un Death In June, par exemple), une ambiance à la hauteur du patronyme. 

Voici un LP tout en contraste et en puissance, en subtilité et énergie. Plus "straight to the point" et froid que ce que proposera les bruxellois, qui ne recourront plus autant à l'expérimentations électroniques par la suite. Il est presque dommage que ce disque soit leur premier. Effectivement, ils n'ont pas l'occasion d'y afficher leur personnalité et la musique se trouve parfois un peu coincée entre les deux entités.  Quelques longueurs n'aident pas à ce sentiment d'incertitude. Il en est autre chose quand on le découvre rétrospectivement où, en connaissance des forces en places, le métissage piquera plus la curiosité et prendra plus de saveur. Il reste un album impeccable, intéressant, classieux et intense.

B++
(so unreal)

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