mardi 31 janvier 2023

.hopesfall. - (1999) The Frailty Of Words


Un objet marginal que ce The Frailty Of Words, première offrande des Hopesfall. Résolument hardcore dans son énergie, ces jeunes gens fleurtent avec tout les interdits pour arriver à leur fin. A grand renfort de contre-temps et contre-points, de breaks incessants, d’enchaînements de plans, de changements de rythme, ce petit monde, dans une démarche exutoire, se rapprochent plus du progressif que des casquettes de baseball. En témoigne cet inaugural Shrines Through qui m'a évoqué un certain Between The Buried And Me... qui leur est postérieur. Tout comme la plupart des références auxquels je ferrai allusion durant cette chronique.

Le math metal In Reflection poursuit le repérage. Le grand point faible reste à mon sens cette voix : à la limite du caricaturale en gutural, pas très assuré en chant clair, les limites sont criantes. Dans les passages hard, imaginez Greg Puciato en mode hysterique. Les quelques incartades plus claire ressemble à s'y méprendre à un chant nu-metal d'un groupe de ton lycée. Bien que l'instrumentation l'accompagne avec beaucoup de variétés, de maîtrise et de talent. Mention super top bien à la section rythmique et surtout la basse de Chris Kincaid.

Un production assez froide, peut-être nécessaire pour laisser parler la musique sans y interférer, m'a fait craindre un manque d'émotion, masqué par cette montagne de technicité. Heureusement, Endeavor me rassurera rapidement, avec son désespoir et son énergie. Cette gestion des moments électo-acoustiques m'a fait songé à Opeth, tout comme le très bon instrumental Lament, qui me rappel par moment l'excellent album Damnation des suédois (rho, j'étais jeune).

Le groovy From Your Hands offre un peu plus de chaleur encore, tout comme A Winter's Rose et ses touches heavy, parfois djent. Le carré et monolithique Comfort et ses breaks de feux, très hardcore, torrentiel, nous claque au visage comme une gifle (encore cette basse d'amour). Oceansize, pourtant fondé la même année, ne peut-être une influence mais nous y retrouvons cependant un arrière gout dans le lumineux A New Day, tout comme dans le long prog The Broken Heart Of A Traitor qui clôture le débat, juste après l'instrumental qui donne son titre à l'album, très typé 90's (un petit quelque chose des Red Hot période Californication... ou c'est moi).

Voilà donc un bout de plastique rond étonnant ou pour le moins intéressant. Sans vouloir accabler le chanteur Doug Venable, il aurait tout à gagner de travailler à l'élargissement de ses capacités, les émotions n'en seront que plus vraies. Un son moins froid (ou plus personnel ?) serait peut-être bienvenu mais rien n'est moins sûr. Et je ne voudrais pas terminer sur des commentaires négatifs face à tel melting-pot de genre et de talents. La suite !

B+
(il n'y aucune raison de les laisser tomber)

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